Phares de voitures à facettes, cabochons de vieux vélos, globes rétro en opaline... L'objet est premier. Fred chine, accumule, rêve et attend que se mêlent formes organiques et couleurs de ses créations à tiroirs, dans sa tête, puis à son atelier. Il ne force pas, si ça ne s'assemble pas. Et puis un jour la magie est là : un nouvel objet naît. Alors, il aide la lumière à advenir. Le choix de l'ampoule change tout. Une lumière toujours indirecte, une ambiance, le tour de magie de Méliès, éteint/allumé/éteint – aller derrière le décor. Ses sculptures éteintes sont ludiques et poétiques dans leurs couleurs, leur brillance, leur étrangeté. Allumées, c'est le travail sur les motifs et ombres portées qui jaillit, le décor créé au-dedans qui se projette et change la pièce où elles se trouvent. La lumière traverse des matières ambiguës : verres à facettes qui la polarisent, verre moulé, transparence, laitance.
Fred travaille par séries de collectionneur monomaniaque. La série lampes opaline, avec Isa. La série lampes phares, voitures volantes et métal hurlant. Il s'intéresse actuellement à la maille d'inox qui sert à faire des tapis roulants dans l'industrie alimentaire, pour sa capacité à se déformer, à renvoyer la lumière, tenir en tension, projeter des ombres incroyables. Il furète aussi du côté des poêles à pétrole modernes et des imprimantes 3D, dans l'idée de dessiner des pièces intérieures en maille projetant les ombres qu'il aura rêvées.